Quelques pages d’un troubadour

(Recueil de 65 poèmes).
éditions Bucdom

" Lorsqu’un livre s’ouvre, ce ne sont pas dix soleils qui apparaissent mais cent mille.
Le seul archer capable de les atteindre est l’Amour,
Mais il ne les éteint pas.
Au contraire, il les attise de tous ses feux
Et les astres resplendissent dans le coeur de tous les enfants du monde. "

Fabrice Devésa.

" Ce garçon est un romanesque, un éternel rêveur, un amoureux fou de la nature et des êtres... "
P. Barruel-Brussin.
Le courrier du Nord-Isère.

Les contes de Ceylan

Connais-tu mon amie, cette île merveilleuse,
Cette perle nacrée au large de la mer ?
On l’appelle " Lanka ", c’est une pierre précieuse,
Mais elle est le refuge des monstres du désert.
Dans le parfum suave des arbres et des fleurs,
Des princes y ont vécu " La dynastie des lions ".
Faisant face aux dangers pour trouver le bonheur,
Ils frayèrent leurs chemins en tuant des démons.
Connais-tu, mon amie, les contes de Ceylan
Qui parlent des marchands et du cheval ailé ?
J’aimerais m’allonger sur le doux sable blanc,
Sur les vagues de l’île aux dunes ensoleillées.
Ilangor conterait son amour des romans,
Ses mots seraient des perles, ses paroles de l’or,
Et la reine des eaux l’écouterait tendrement,
Murmurant : " Chante encore ô mon bel Ilangor ! "
Connais-tu, mon amie, l’oiseau de la jeunesse
Et le singe, l’ami du prince vagabond,
Qui avait plus d’un tour pour chasser la tristesse
Et bâtir un royaume au bout de l’horizon.
Tu vois, ma tendre amie, j’ai des histoires pour toi
Qui pourrait embellir tes rêves les plus doux.
Essuie donc tes larmes, assis toi près de moi,
Et écoute les mots des sages et des fous.
(poème extrait de " Quelques pages d’un troubadour ")
Je ne connaissais pas...
Je ne connaissais pas les roses ensanglantées,
Leurs larmes et leurs craintes, ni même leurs beautés,
Mais j’apprenais par coeur le secret des étoiles
Et, dans ma solitude, je les embellissais.
Je ne connaissais pas la vie et ses arpèges,
Ses misères, ses trésors et ses pièges,
Et je ne savais rien des lois que me dévoile
Le monde, ce grand jeu, ce manège.
Je ne connaissais rien des règles de l’amour,
De ses joies, de ses peines et de ses non-retours.
J’imaginais les fées des plus belles histoires,
Rêvant d’être leur prince, de dormir dans leur cour.
Je ne connaissais pas tous les bâteaux-fantômes
Glissant sur l’océan des adultes, des hommes.
Je découvrais le temps à travers les miroirs
En ignorant souvent qu’il était monochrome.
Je ne connaissais pas les roses ensanglantées,
Leurs larmes et leurs craintes, ni même leurs beautés.
J’ai grandi aujourd’hui, comme d’autres avant moi,
Et la réalité m’écharpe quelques fois.