Le plus merveilleux voyage

80 poèmes
éditions Bucdom

Depuis dix ans que Fabrice écrit, son style a évolué au fil des expériences et des personnes qu’il a rencontrées... " Le Plus merveilleux voyage " est une escapade au pays du coeur où tout est mêlé le désir, la tendresse et la crainte : " Le bonheur c’est un amour immense qu’on découvre en tremblant " nous confie-t-il avant d’ajouter : " Et mon coeur métronome se déchire en je t’aime ".
La Tribune, le Progrès (L’Ondaine).

C.D.

Il avait un lion pour ami.
Il venait des confins du désert
Comme un ange aux yeux clairs.
Il avait caressé le vent
Et s’était couché sur le sable.
Il voyait le monde en rêvant,
Tout lui paraissait agréable.
Il avait un lion pour ami
Sur le chemin fou de la vie
Et il courait vers le printemps,
Son coeur volait dans les nuages.
Il était beau et souriant
Dans son éternel voyage.
Il appris les mots des rivières
En se glissant dans leurs lumières,
Traversa des champs de colza,
De coquelicots et de violettes,
Faisant s’épanouir sous ses pas
Un halo d’étoiles en fête.
Il avait un lion pour ami
Sur le doux chemin de la vie
Et il avançait vers l’été,
Connaissant les premiers orages.
Son coeur paraissait moins léger
Dans son éternel voyage.
Il fut piqué par une épine,
Pleura des larmes cristallines.
Il enfila un anneau d’or,
Trouva la clef d’un grand verger
Et la montagne de Thabor,
Et son mystère et ses secrets.
Il avait un lion pour ami
Sur la route bleue de la vie
Et il cheminait vers l’automne,
Le coeur blessé par les orages.
Le temps devenait monotone
Dans son éternel voyage.
Les feuilles tombaient autour de lui,
Perdant un peu de leur magie.
Il connaissait tous les brouillards,
Les miroirs des anges brisés
Et le chant triste des guitares
Lorsque s’écoulent les années.
Il avait un lion pour ami
Sur le dur chemin de la vie
Et il s’en allait vers l’hiver,
Le coeur fatigué du voyage.
Il se souvenait de son père
Evanhoui dans le paysage.
Lorsqu’il surprit les flocons blancs,
Il grimpa sur un vieux volcan.
Là, il pleura près de son lion
Et lui confia ses quelques mots :
" Adieu, adieu mon compagnon,
Nous nous retrouverons bientôt.
Bientôt j’atteindrai l’horizon.
Bientôt je serai un oiseau. "

(Poème extrait du " Plus merveilleux voyage ")